Page:Créquy - Souvenirs, tome 3.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

pagnies gardes-côtes qui s’était diverti de la crédulité de ce pauvre historien ; 2o  qu’il existe aux archives de la bastille une lettre de M. de Barbezieux, Ministre de Louis XIV, adressée à M. de Saint-Mars, gouverneur de cette forteresse, et datée du 19 décembre 1697, dans laquelle on voit ce qui suit : « Sans vous, relâcher à l’égard de votre ancien prisonnier et sans vous expliquer avec qui que ce soit sur les choses dont il s’était rendu coupable, vous lui pourrez accorder autant qu’il se pourra faire en accord avec le service du Roi, etc. ; » ce qui prouve indubitablement qu’on avait quelque chose à reprocher à l’ancien prisonnier de M. de Saint-Mars, et ce qui fait tomber une vautre supposition de Voltaire,) à propos d’une réponse que le Roi Louis XV aurait faite à un de ses valets de chambre. Voyez un peu la convenance et l’utilité d’une distinction pareille en faveur du sieur Laborde !… Les personnes les plus considérables et les mieux informées de smon temps ont toujours pensé que cette fameuse histoire était sans autre fondement que la capture et la captivité du Piémontais Mattioli. Tous les détails ajoutés par Voltaire sont visiblement et risiblement fabuleux. Je crois vous pouvoir assurer que voilà toute la vérité sur le Masque de fer.


En l’année 1749, on avait parlé d’une étrange aventure qui venait d’arriver en Bourgogne au fils du subdélégué de Tonnerre, qui s’appelait M. d’Eon de Beaumont (Mme de Louvois les connaissait,