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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

M. le duc d’Orléans s’entremit obligeamment pour excuser sa respectable épouse auprès de Mme de Coislin, qui ne s’est jamais rencontrée volontairement avec personne de cette famille ; et ceci n’est que le prologue d’une autre scène où nous l’entendrons déclamer plus éloquemment :

« À Polignac, mon sot amant,
« Je lègue par ce testament
« Ses deux portraits en miniature,
« Pour qu’il contemple Sa figure, etc.

Le Polignac dont cette même princesse a si bien parlé dans ses œuvres posthumes était le mari de sa Dame d’honneur. Elle avait eu bien de la peine à triompher de sa froideur persévérante, et la preuve qu’il en était aimé véritablement, c’est qu’elle avait eu la délicatesse de lui sacrifier MM. de Ségur et de la Chétardie, M… (je ne sais plus comment), qui était le neveu d’un suisse du Louvre, et M. Bougon, qui avait été clerc de procureur ; elle avait fait de celui-ci son intendant de La Fère-en-Tardenois.

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Une page et demie raturée

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et le petit de Varennes était mort de la poitrine, à l’âge de dix-neuf ans, tandis que le joli courtaud de boutique avait disparu sans que sa pauvre mère en ait jamais su nulle autre chose. On disait qu’il avait été forcé de s’embarquer pour les îles, et c’était la version la plus charitable.

M. de Polignac était donc le mari de cette malheureuse Dame d’honneur, que la princesse abhorrait à l’égal de la passion qu’elle avait eue pour