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SOUVENIRS

homme avec des bouts de ces petits rubans nommés faveurs. Ils étaient attachés l’un sur l’autre avec des nœuds de large ruban de couleur rose. On n’a pu reconnaître cette malheureuse fille. Le garçon était natif de Monaco et n’avait pas plus de dix-sept ans. On informe.

« Je vous supplierai, Monseigneur (ajoute ce magistrat), de vouloir bien considérer s’il ne serait pas bon de prendre les ordres du Roi, pour faire « parler à M. le Bailly de Solar, Ambassadeur de Sardaigne à Paris, et pour écrire à M. le Marquis de Chauvelin, Ambassadeur de France à Turin, à l’effet d’obtenir l’extradition dudit gentilhomme. Il a dans ce pays la plus vilaine réputation de toute manière. Il est né de bonne condition, mais non pas de qualité. Il est parent de MM. d’Oppède,  d’Albertas et Galifet, qui ne le veulent pas voir depuis des années, mais qui ne lui peuvent dénier cette qualité de leur parent et de gentilhomme de bonne maison. Il est superflu d’ajouter que je remplis et remplirai le devoir de mon office sans acception de la naissance et sans considération des personnes. »


Aujourd’hui, tout le monde a pu voir Mme Bertier de Sauvigny, la femme de l’intendant de Paris, la bru du Premier-Président Bertier (qu’on avait mis à la tête du parlement Maupeou), laquelle Intendante est allée prendre la demoiselle Clairon dans son logis scénique et galant, pour la conduire, ainsi qu’en triomphe, en la prison du For-l’Évêque, où cette fille était attendue, pour délit d’insubordination. C’était