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SOUVENIRS

rez que « nos rois ne qualifiaient anciennement personne de leur parent, s’ils ne l’étaient, et que ladite qualité de Cousin n’a été donnée par eux aux Ducs et Pairs, Maréchaux de France et autres Grands-Officiers de la couronne, qui n’étaient pas réellement parens des Rois très-chrétiens, que depuis le règne de François Ier. » J’ajouterai seulement à ceci que les maisons de la Tour (d’Auvergne), de Beauvau, de Créquy, d’Harcourt, et la branche aînée de l’ancienne maison de Laval, étaient les seules familles de France qui fussent en possession de ladite qualification de Cousins du Roi, avant le seizième siècle ; ce qui témoigne assez que ce titre-là ne saurait être considéré pour les familles en question comme une faveur de protocole, et que leur consanguinité subsiste avec la maison de France en pleine réalité.

Lorsque l’Abbé de Matignon fut arrivé chez son oncle l’Évêque de Lisieux, on s’empressa de lui montrer la Cathédrale, en lui disant que c’étaient les Anglais qui l’avaient bâtie. — Je voyais bien dit-il avec un air dégoûté, que cela n’avait pas été fait ici.

Pour en finir plus vite avec les histoires de cet Abbé qui me reviendront à l’esprit, je vais les écrire en forme d’Ana. Sautez par-dessus, si vous n’êtes pas en fantaisie d’écouter des bêtises.

La première chose qu’il fit en s’installant à l’évêché de Lisieux, ce fut de faire étaler une épaisse litière de paille sous ses fenêtres et dans toute la partie de la grande cour de l’évêché qui avoisinait son appartement. — Voilà comme on fait à Paris