CHAPITRE V.
Je ne vous tiens pas quitte encore de cette malencontreuse année 1721, à qui j’ai toujours gardé rancune pour la fin tragique de ce pauvre Comte Antoine, et pour autres griefs dont je me contenterai de vous parler sommairement. C’est à savoir d’abord la maladie du Roi, qui nous tortura pendant plus de quinze jours ; ensuite la misère et la ruine générale après la chute du Système, qui fut suivi de la banqueroute et la fuite de Law, qu’on eut bien de la peine à soustraire à la fureur populaire ; enfin la peste de Marseille et de plus un incendie qui dévora tout mon village de Gastines et qui nous a coûté plus de cent vingt mille livres, tant pour nos déboursés charitables que pour la perte de nos droits seigneuriaux et nos revenus fonciers, dont M. de Créquy voulut bien