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CHAPITRE V.


L’incendie. — Maladie de Louis XV. — Fête aux Tuileries pour sa guérison. – Passe-droit du Régent. — Démission du Marquis de Créquy. — Mort de Cartouche. — Départ de l’auteur pour l’Italie. – Rencontre d’un faux-monnoyeur qu’on mène au supplice. — Sa déclaration prétendue. — Le Marquis de Créquy obtient sa grace. — L’héritière de Monaco. — Le Duc de Savoie. — Les seigneurs de Blacas. — La maison de Chabannes et M. de la Palice. — Mademoiselle Anjorrant. — Les Anges-Orants. — Les Cousins du Roi. — Distinction entre les parens de la maison royale et les grands officiers de la couronne à qui l’on donne ce titre. – L’Évêque de Lisieux. — Matignoniana.

Je ne vous tiens pas quitte encore de cette malencontreuse année 1721, à qui j’ai toujours gardé rancune pour la fin tragique de ce pauvre Comte Antoine, et pour autres griefs dont je me contenterai de vous parler sommairement. C’est à savoir d’abord la maladie du Roi, qui nous tortura pendant plus de quinze jours ; ensuite la misère et la ruine générale après la chute du Système, qui fut suivi de la banqueroute et la fuite de Law, qu’on eut bien de la peine à soustraire à la fureur populaire ; enfin la peste de Marseille et de plus un incendie qui dévora tout mon village de Gastines et qui nous a coûté plus de cent vingt mille livres, tant pour nos déboursés charitables que pour la perte de nos droits seigneuriaux et nos revenus fonciers, dont M. de Créquy voulut bien