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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

que lui avait données la maréchale de Mirepoix s’y voyaient partout[1].

Il me reste à vous parler de la Marquise du Deffand, qui n’était déjà plus jeune à l’époque où je l’ai rencontrée dans le monde, et qui s’y trouvait établie sur un certain pied d’importance et de considération qui confondait certaines personnes, au nombre desquelles étaient le Maréchal d’Estrées, et surtout la Duchesse d’Harcourt ; ils paraissaient en savoir beaucoup plus qu’ils ne voulaient en dire ; et j’ai toujours pensé qu’ils se taisaient par égard pour les parens et amis de cette méchante aveugle. Voici une anecdote absolument inconnue de ses biographes, et même de ses ennemis ; je la tiens du Baron de Breteuil, alors ministre de la maison du Roi, qui la tenait lui-même de l’ancien Lieutenant de police.

Mlle de Vichy de Champron était pensionnaire au couvent de la Madeleine de Traisnel, au faubourg Saint-Antoine ; elle était jolie comme un ange, et n’était pas alors âgée de plus de seize ans. M. d’Argenson, le Garde-des-Sceaux, connaissait la supérieure de cette maison, qui était une fille d’esprit et de mérite, et qui s’appelait, je me souviens parfai-

  1. Michelle-Adrienne Quinaut, qualifiée Noble Damoiselle des fiefs et seigneuries de Lahyre en Valois et de la Frennetière-sous-Clermont, Chevalier de l’ordre royal de Saint-Michel, pensionnaire de S. M., membre de l’académie des Arcades de Rome, etc. Il ne faut pas la confondre avec sa nièce Nicole-Julie Quinaut, pour laquelle sa tante avait obtenu un logement dans un bâtiment de servitude au Louvre où elle est morte en 1795.
    (Note de l’Auteur.)