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SOUVENIRS DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

son perpétuelle, et du reste il est à considérer que leurs juges avaient été, non pas des magistrats du Parlement de Bretagne, mais des commissaires établis par Dubois, lequel avait forcé le président de Rochefort et le Procureur-Général de la Bédoyère à sortir de ce Parlement. On ne manqua pas de remarquer que l’exécution des Seigneurs du Coëdic, de Pontcallec, de Talhoët et de Montlouix, à qui l’on trancha la tête sur la place de Nantes, avait eu lieu le même jour, et précisément à la même heure où l’on avait supplicié le comte de Horn à Paris. La mémoire de tous ces malheureux gentilshommes a été réhabilitée, et j’ai remarqué que tous les jugemens prononcés par des commissaires de la Régence ont été cassés postérieurement. Je ne doute pas que le Prince de Horn n’eût obtenu la même justice pour la condamnation de son frère, mais il aurait fallu reconnaître la juridiction du Parlement de Paris sur un Prince allemand, ce qu’il ne voulait ou ne pouvait pas accorder.