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SOUVENIRS

En 1720, la maison de Horn était composée du Prince régnant, Maximilien-Emmanuel, âgé pour lors de vingt-quatre ans, du Comte Antoine-Joseph, son frère, âgé de vingt-deux ans, d’une sœur Chanoinesse au chapitre de Thorn et du Grand-Forestier de Flandres leur oncle, lequel avait tué sa femme, Agnès de Créquy, dans un accès de folie. Il est bon d’ajouter ici que la mère de ces deux jeunes gens était une Princesse de Ligne dont le père était devenu fou, et dont le frère était renfermé pour cause de folie. Leurs dernières grand’mères étaient des Croüy, des Créquy, des Montmorency des Princesses de Bavière, de Lorraine, de Gonzague et de Luxembourg ; des Orsini de Bracciano, des Colonna de Palestrine ; et d’Aragon-Bénavidès ! et Cordoue-Médina-Cœli ! Rien n’était comparable à la beauté de leurs quartiers.

Le Prince de Horn était un jeune homme infiniment sage, et qui vivait très-noblement dans les Pays-Bas. Il se tenait habituellement dans son Comté de Baussigny.

Le Comte de Horn, son jeune frère, avait commencé par entrer au service d’Autriche ; on lui reprocha d’avoir manqué de respect au Prince Louis de Bade, généralissime des armées de l’Empire ; et de plus, il avait donné quelques sujets de mécontentement à son frère aîné qui l’avait fait mettre aux arrêts dans son vieux château de Wert au pays de Horn. C’était le petit-fils du fameux Jean de Wert qui était Stathalter ou gouverneur de cette forteresse[1],

  1. Jean, bâtard de Horn, Seigneur de Wert, de Nedwert et