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SOUVENIRS

plus honnêtement possible, que sa conscience ne lui permettrait peut-être pas d’obéir au Roi, parce qu’il ne devait et ne pouvait composer avec des vanités humaines ou des illusions fabuleuses, et surtout dans la chaire de vérité. Le Duc de Richelieu tombait des nues ! Il affirma que la maison de Vignerot, ou plutôt de Wignerod, était d’origine anglaise, et l’une des plus anciennement établies dans le duché d’Aquitaine. L’orateur funèbre n’en démordit pas, et tout ce qu’on put obtenir de lui, ce fut d’examiner les parchemins qui devaient justifier les prétentions du Duc de Richelieu. Fléchier les emporta dans son carrosse, ensuite il fit scrupuleusement examiner et vérifier tous les titres de la maison de Vignerot par les Bénédictins et les Minimes, ce dont il résulta toutes les belles choses que nous voyons dans l’oraison funèbre de cette sainte personne[1]. Le Maréchal de Richelieu avait en sa

  1. … « Elle n’a été grande que pour servir Dieu plus humblement ; riche, que pour assister plus libéralement les pauvres de Jésus-Christ ; vivante, que pour se disposer continuellement à bien mourir. Seigneur ! posez sur mes lèvres cette garde de circonspection et de prudence que vous demandait autrefois le Roi-Prophète, et ne permettez pas qu’il se glisse aucun sentiment profane dans un éloge que je vais prononcer en face de vos autels, et que je dois régler sur la vérité de la parole évangélique !

    « La noble maison de Wignerod originaire d’Angleterre, établie en France sous le règne de Charles VII, s’est élevée au rang qu’elle y tient par une succession de vertus, et a mérité, par de signalées victoires remportées sur terre et sur mer, un perpétuel accroissement d’honneur et de gloire, etc. »

    (ORAISON FUNÈBRE de Très Haute et Très Puis-