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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

tissant sur notre pèlerinage car il ne fallait pas, disait-elle, essuyer le godet de fer dans lequel on buvait de l’eau de sainte Geneviève : il était enchaîné à la fontaine ; et, sur toute chose, il ne fallait pas en laisser une seule goutte au fond du godet, qui tenait pour le moins un quart de pinte. Je me révoltais contre ces deux prescriptions ; mais la bonne Princesse objectait qu’il ne fallait pas scandaliser les simples, et je lui promis enfin de m’en rapporter à son expérience et sa direction. Elle était passée maître en fait de pèlerinages et de dévotionnettes, comme disait le Cardinal de Fleury.

Il faut vous dire que c’était une eau souveraine pour les yeux, où nous n’avions aucun mal, et lorsque nous fûmes arrivées en vue de la fontaine, elle était entourée d’une si grande quantité de paysannes et de campagnards qu’il était impossible d’en approcher, ce qui fit que nous descendîmes de carrosse et nous tînmes à l’écart avec une modestie charmante.

Nous y vîmes arriver, pour faire ses dévotions,

    liances. On voit dans les notes de Mme de Créquy que ce même couplet avait été ajouté par le Comte de Maurepas aux Noëls de la Cour, et l’on ne croit pas qu’il ait jamais été imprimé.

    « Je suis, sans être vaine
    « Dit la prude Marsan
    « Princesse de Lorraine,
    « Et (qui plus est) Rohan !
    « J’amène prudemment
    « À Joseph et Marie
    « Une fille de ma maison
    « De peur que le divin poupon
    « Un jour se mésallie. »