peuples. Puissiez-vous un jour nous accoutumer à regarder en vous cette vertu comme un apanage inséparable de votre couronne ! Ce fut cet amour véritable de Henri IV pour la France qui le fit enfin adorer de ses sujets.
« Les cœurs que l’esprit de la Ligue avait endurcis s’attendrirent ; ceux qui s’étaient le plus opposés à sa grandeur n’en désiraient plus que l’affermissement et la durée. Dans ce haut degré de gloire, il allait changer la face de l’Europe ; il partait à la tête d’une armée formidable ; on allait voir éclore un dessein inouï, que seul il avait pu concevoir et qu’il était seul capable d’exécuter, lorsqu’au milieu de ces préparatifs et sous les arcs de triomphe préparés pour son épouse, il fut assassiné !
« À ces paroles qui furent en un moment portées dans tout Paris : Le Roi est mort ! la consternation saisit tous les cœurs, on n’entendit que des cris et des gémissemens, on s’embrassait dans les rues en versant des larmes. Les vieillards disaient à leurs enfans : — Vous avez perdu votre père. Ce ne sont point là des exagérations, Sire, c’est l’exacte peinture de la douleur que sa mort fit ressentir à la France.
« Vous êtes né, Sire, ce que Henri-le-Grand devint par son courage. Ce trône qu’il conquit à quarante ans, dont il trouva les fondemens ébranlés et teints du sang des Français, la nature vous l’a donné dans votre enfance, glorieux et paisible. Les cœurs des Français que ces vertus forcèrent si tard à l’aimer, vous les possédez dès votre berceau. Vos yeux ne se sont ouverts que pour