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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Créquy sonnait assez haut dans toute l’Europe, et particulièrement à Rome, en mémoire du Cardinal, du Maréchal et du Duc de Créquy, Ambassadeurs de France sous le règne du feu Roi : aussi Mme des Ursins nous y reçut-elle en perfection. C’était plaisir de l’entendre parler de MM. de Créquy, dont la première aïeule était fille de Charlemagne. Mais comme ensuite elle avait toujours grand soin de m’appeler sa nièce, la reconnaissance de votre grand-père en était un peu diminuée.

Je vous dirai que ma marraine me parut une personne artificieuse et insidieuse, dominante, exigeante ; et souverainement déplaisante. On soutenait qu’elle avait un reste de beauté, mais je trouvais qu’il n’y paraissait pas. Ce qu’elle avait conservé sans la moindre altération, c’étaient les plus grands airs du monde, avec l’habitude de se mêler de ce qui ne la regardait point. Elle faisait des toilettes prodigieuses avec sa poitrine et ses vieilles épaules à découvert. — Mais puisque vous êtes de la famille, me disait un jour le Prince de Mansfeld, dites-moi donc si vous savez pourquoi la Princesse des Ursins nous fait un pareil étalage ? et pour faire plaisir à qui s’il vous plaît ? — C’est pour faire plaisir à nous autres jeunes femmes, et notamment à la Comtesse Fagnani, lui répondis-je en lui montrant ma voisine qui avait la plus belle poitrine et les plus belles épaules. Voilà que Madame Fagnani, qui avait, indépendamment de ses belles épaules, une belle passion pour ce Prince de l’Empire, et des inquiétudes à son sujet apparemment, s’avisa de se fâcher contre lui parce que nous avions causé d’un air d’intelli-