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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

sa langue. Arrivait après mon oncle le Bailly, un Abbé-Commandataire de Notre-Dame de Vallemonts, lequel était Aumônier du Roi, mais voilà tout. Ensuite un autre Abbé de Froulay, Chanoine et Comte de Lyon, qui mourut jeune, et dont je ne saurais vous dire autre chose, sinon qu’il n’aimait pas les limandes. Il disait un jour à ma grand’mère, avec l’accent d’une aversion méprisante : — Vous pouvez être assurée que s’il n’y avait au monde qu’une limande et moi, le monde finirait bientôt ! C’était ma tante la Coadjutrice, qui était la plus jeune de la famille, et c’était la meilleure et la plus spirituelle personne du monde, aussi bien que la plus régulière et la plus aimable professe de l’ordre de Saint-Benoît. J’avais, en outre, mon père qui ne songeait qu’à mon frère le Marquis de Montflaux, ce qui ne veut pas dire qu’il y songeât continuellement. Enfin, nous avions eu le bonheur de conserver Madame la Marquise Douairière de Froulay qui était la seconde femme de mon grand-père et dont j’aurai l’occasion de vous parler souvent. Celle-ci demeurait à Paris, et je ne l’ai connue qu’à l’époque de mon mariage.

Je ne vous parlerai pas ici de la branche aînée de notre maison, parce que le Maréchal de Tessé, la Maréchale et MM. leurs fils, ne quittaient presque jamais Versailles, à moins que ce ne fût pour aller à Marly, Fontainebleau, Compiègne ou Choisy-le-Roi, pendant les voyages, à dessein d’y faire leur cour[1].

  1. René III, Sire de Froulay, Comte de Tessé, Marquis de Châteauneuf, de Beaumanoir et de Lavardin, Vicomte de Beau-