Page:Créquy - Souvenirs, tome 1.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

d’un temps sur un autre. Je vous parlerai dans un chapitre séparé de ces étranges Lejeune de la Furjonnière, que mon fils avait fait condamner à quitter votre nom qu’ils avaient usurpé, mais j’ai su dernièrement qu’en dépit de l’arrêt du parlement, il existe encore un de ces Lejeune qui se fait appeler M. le Chevalier de Créquy, sous prétexte qu’il n’avait pas été mentionné nominativement, dans la sentence, avec ses frères. Vous saurez à quoi vous en tenir sur la valeur et la loyauté d’une pareille argutie. Vous verrez, mon Enfant, que c’est bien assez d’avoir à répondre de la conduite de ses proches et de ses agnats au tribunal de l’opinion publique, sans entrer encore en solidarité pour des gens qui voudraient s’accrocher à vous et qui prennent votre nom sans en avoir le droit. On ne saurait s’exempter de sollicitude et quelquefois d’inquiétude pour ses parens véritables, et c’est déjà plus qu’il n’en faut pour user son crédit. Voilà le motif réel et raisonnable de nos poursuites contre cette famille Lejeune, à qui je vous recommande de ne jamais témoigner aucun sentiment d’hostilité rancunière.

Figurez-vous que je suis encore une petite fille, et retournons à l’hôtel de Breteuil.