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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

puis dire. Il est essentiel, indispensable pour l’édification des âmes, la satisfaction de ce clergé, la considération personnele de l’évêque que l’affaire marche. La décision sur la qualité préliminaire de vénérable servante de Dieu a été obtenue dès 1757. Je l’ai vérifiée. C’est donc sur celle de Bienheureuse qu’il faut me diriger en attendant la canonisacion. Ce sera l’af faire de mes successeurs au gouvt de cette église arrosée, illustrée, fécondée par le sang de tant de généreus martirs. Oserai-je vous supplier d’engager m. le d. de Penthièvre a vouloir bien recommander la chose à son beau-père m. le d. de Modène en le priant de s’y intéresser auprès de n. s. p. le pape et d’en écrire à m. le cardinal secrétaire. Celui de la congrégation ad hoc est peu bienveillant ; il ne pense pas quelle est la dignité de mon siège et que j’ai le pallium comme l’archevêque de Lyon. m. le card. de Bernis, très indifférent, y met une légèreté scandaleuse. Permettez que m. le marquis trouve ici mille complimens pour lui. Recevez avec bonté l’assurance des sentimens de respect dont j’ai l’honneur de vous renouveler l’expression. Je vous assure que je suis avec une confiance égale à ma vénération pour vous, madame,

« Votre très humble et très obéissant serviteur
« † Ch. M. Ev. d’Autun. »


M. l’Évêque d’Autun fut détourné de cette bonne œuvre par ses travaux à l’assemblée législative, où nous l’avons vu pointer ses batteries d’un autre côté que celui des Béatifications. Il est à remarquer que toutes les peines que s’était données M. de Talleyrand n’auraient pu servir à rien dans cette sorte d’entreprise, où l’on a découvert qu’il avait mis plus d’empressement que d’exactitude, et beaucoup plus de zèle pour sa considération personnelle que de véracité canonique. Les informations qu’il avait adressées à la cour de Rome ont été trouvées subrep-