Page:Créquy - Souvenirs, tome 1.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

devenu premier Ministre, je ne sais pas ce que la douairière d’Orléans a dû penser du caractère honorable de son fils et de ses paroles d’honneur ?

Le Roi Louis XIII avait ordonné dans son testament que ses obsèques auraient lieu sans appareil et sans autres cérémonies que le plus absolu nécessaire. Voilà ce que la Reine-Régente ne voulut pas exécuter, mais elle eut soin de payer tous les frais des obsèques avec l’argent de sa propre cassette.

Le Roi Louis XIV n’avait rien prescrit à l’égard de ses funérailles ; ainsi les choses auraient dû s’y passer conformément au cérémonial de France. Au lieu de cela, M. le Régent fit appliquer cette disposition du testament de Louis XIII, aux obsèques de Louis XIV, qui n’avait rien dit de pareil à cela dans son testament. Ce prince avait ordonné que ses entrailles lussent déposées dans l’église des Carmélites de Saint-Denis ; mais le Cardinal de Noailles les fit réclamer pour son église de Notre-Dame, en disant que c’était un privilège de cette métropole, ce qui n’avait pourtant jamais eu lieu que pour les entrailles de Louis XIII et celles de Henri IV, et ce qui n’empêcha pas M. le Régent d’accéder à la demande de l’Archevêque de Paris, malgré la volonté du Roi défunt. Le cœur de S. M. fut porté, suivant l’usage, aux Grands-Jésuites de la rue Saint-Antoine, où j’ai vu pour la première et dernière fois toute la vieille cour. M. de Saint-Simon s’est avisé d’écrire qu’il ne s’y trouva pas six personnes de qualité, ce qui n’empêcha pas que je ne m’y trouvasse avec toute ma famille, ainsi