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SOUVENIRS

l’anthropomancie à l’exemple d’Héliogabale, et que, pendant la guerre des Perses, il avait fait déchirer les entrailles d’une femme vivante afin d’y consulter les dieux ? Voilà ce qui n’importe guère à nos philosophes : Julien était l’ennemi du christianisme, et chacun de ces philosophes a dû faire un panégyrique de Julien. On voit toujours avec un sentiment d’amertume et d’irritation, avec le sentiment d’un souverain mépris pour le dix-huitième siècle, surtout ! que de pareils outrages à la vérité de l’histoire, à la morale publique, à la religion d’un grand peuple, ont été proférés devant l’académie française avec impunité ! Il est à considérer que Néron, Caracalla, Commode et tous ces tigres couronnés étaient les élèves du philosophisme : le dernier de ces monstres était le fils bien-aimé du philosophe Marc-Aurèle, tandis que cet honnête Vespasien, qui fit chasser d’Italie tous les philosophes, a été le père de Titus. Les deux derniers siècles ont assez retenti d’imprécations contre, Philippe-le-Bel et le Pape Clément V, j’espère ? Mais sans parler ici d’interrogatoires et d’aveux, de témoignages, de confrontations et d’une multitude de documens considérables, plusieurs antiquaires avaient pourtant rassemblé des idoles monstrueuses et des armes perfides, des instrumens inconnus, des objets occultes chargés d’inscriptions infâmes On avait découvert à Palerme un livre mystérieux, qui suffisait pour éclairer cette grande tragédie du quatorzième siècle, ce combat formidable et cette guerre à mort entre les princes chrétiens et les templiers. Eh bien ! Il a fallu qu’un antiquaire anglais, qu’on n’accusera certainement