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POÉSIES DE ROBERT GARNIER.



CHŒUR DE SOUDARTS
EXTRAIT DE LA TRAGÉDIE DE ROBEUT GAUNIER, INTITDLÉE : POnCIS.

(Acte III.)

Soudarts, puisque les ennemis,
Pour leur parricide commis,
De leurs corps mesurent la terre,
Ayons ce qu’on nous a promis,
Devant que d’aller à la guerre.
Ne laschons nos princes vainqueurs,
Qu’ils ne guerdonnent * nos labeurs.
Un vaillant soudart ne guerroyé,
Si quant et quant* ses empereurs’
Ne laschent de quelque proye.
Nous offrons tous les jours nos corps
A cent et cent diverses morts,
Et toutes fois pour recompense
De tant de belliqueux efforts.
Nous n’emportons qu’unejndigence.
Depuis vingt ans combien de fois
Avons-nous vestu le harnois !
Combien de fois sur nos espaules
Avons-nous porté le pavois,
Depuis que nous vismes les Gaules
C’est aux estranges * régions,
Qu’il fait bien ^ pour les légions ;
C’est dedans ces terres barbares
Que, faisant guerre, nous pouvions
Saouler ^ nos courages avares.

Récompensent. — * En même temps, au fur et à mesure. —’Généraux, imperatores. — * Pour : étrangères. — " Pour : qu’il fait bon. — * Rassasier.