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Olympe de poésie et de peinture où véritablement apparaissent, comme des nymphes célestes, vôtues d’écharpes envolées, de satins à la Coypel ondoyant et bouffant dans l’azur, les Aubry, les Clermont, les d’Aigremont, les Maugis, la divine Montmorency, et celle dont il a pu dire en mariant dans un parfait accord la musette et le luth d’ivoire

L’on jugerait par la blancheur
De Bourbon, et par sa fraîcheur,
Landrirette ;
Qu’elle a pris naissance des lys,
Landriry.

Un artiste de notre temps, connu par son excessif amour-propre, aussi bien que par un talent rempli de jeunesse et de grâce, disait un jour à un critique de ses amis : « Si je vis familièrement avec vous, ce n’est pas que je tienne à vos conseils ; les conseils n’ont jamais servi à rien ni à personne, mais vous êtes l’homme de ce temps qui sait le mieux manier l’éloge, et rien n’est plus agréable que de s’entendre louer habilement. » À ce compte, comment nous étonner que l’amitié de Voiture ait été mise à si haut prix dans le plus délicat des mondes ? N’était-il pas parent de cette héroïne des contes de fées qui n’ouvre pas la bouche sans répandre autour d’elle les rubis et les perles ? « Et si les Phrygiens disent vrai lorsqu’ils assurent que tout ce que Midas touchait devenait or, il est encore plus vrai de dire que tout ce qui passait dans l’esprit de Callicrate devenait diamant, étant certain que du sujet le plus stérile, le plus bas et le moins galant, il en tirait quelque chose de brillant et d’agréable. » Ainsi parle mademoiselle de Scudéry dans son Grand Cyrus, et ces quelques lignes caractérisent admirablement le côté le plus visible du talent de Voiture. Il semble que ce beau mot louanges, l’un des plus riches et des plus nobles de la langue française, ait été inventé exprès pour lui ; il est, par excellence, le poète des louanges, soit qu’il s’élève au badinage héroïque, comme dans l’admirable Épitre à Monsieur le Prince sur son retour d’Allemagne, soit qu’il murmure avec une emphase mythalogique très-séante en un pareil sujet :

Jamais l’œil du soleil
Ne vit rien de pareil,
Ni si plein de délice,
Rien si digne d’amour,
Si ce ne fut le jour
Que naquit Arthenice.

Nul n’a su, si bien que Voiture, amalgamer l’or, la pourpre, l’azur, les