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POÉSIES DE MALEVILLE. 477

SONNETS

Gombaud, l’honneur du Pinde, et le digne héritier De ces illustres morts dont le savoir nous guide, Tu sais que je connais notre divin métier, Et que j’en vois d’abord le faible et le solide.

Ma plume est agréable à nos meilleurs esprits, Et tu m’as souvent dit qu’elle n’est pas commune ; Mais je veux mal au dieu qui m’en a tant appris, Et pleure, tous les jours, de ma bonne fortune.

Je voudrais qu’Apollon ne m’eût jamais fait part Des secrets merveilleux qu’il cache dans son art ; On m’aurait vu paraître avec plus d’assurance.

Sans craindre de faillir et d’être diffamé, J’aurais mal fait parler le théâtre de France, Et le peuple et la cour m’en auraient estimé !


Le silence régnait sur la terre et sur l’onde ; L’air devenait serein et l’Olympe vermeil, Et l’amoureux Zéphir, affranchi du sommeil, Ressuscitait les fleurs d’une haleine féconde ;