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PRÉLIMINAIRES.

TRADUCTION


Eulalie fut une bonne jeune fille ;
Elle avoit beau corps et plus belle âme.
Voulurent la vaincre les ennemis de Dieu,
Voulurent lui faire servir le diable.
Elle n’eût écouté les mauvais conseillers,
Qu’elle reniât Dieu qui habite là-haut dans le ciel.
Ni pour or, ni pour argent, ni pour parures,
Ni par menace de roi, ni par prière ;
Nulle chose ne la put jamais faire plier,
L’enfant, qu’elle n’aimât pas toujours le service de Dieu.
Aussi fut-elle traduite devant Maximien
Qui était, en ces jours-là, roi des païens.
Il l’exhorte à faire ce dont elle ne se soucie pas,
A fuir le nom chrétien.
Elle a préféré donner sa vie[1]
Elle supporterait les tortures
Plutôt que de perdre sa virginité.
Pour cela elle mourut avec grande honnêteté.
Ils la jetèrent dans le feu, qu’elle brûle en un instant.
Elle n’avait aucun péché ; c’est pourquoi elle ne brûla pas.
Le roi païen, malgré cela, ne voulut pas se convertir ;
Il commanda de lui couper la tête avec une épée.
La demoiselle n’y contredit pas.
Elle consent à laisser le siècle, si Christ l’ordonne.
Sous la figure d’une colombe elle s’envola au ciel.
Nous prions tous qu’elle daigne prier pour nous,
Afin que Christ ait pitié de nous
Après la mort, et nous laisse venir à lui
Par sa clémence.


  1. Elle en a donné lo suon élément, très-probablement, sa substance, sa vie peut-être ses biens, tout ce qu’elle possédait.