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LES CHANSONS




Les chansonniers sont moins nombreux au xive siècle qu’au xiiie ; leurs compositions n’ont pas non plus un tour aussi facile ni aussi heureux. Ils s’étudient et mettent leur gloire à compliquer le rhythme, à combiner les tailles et les parties de musique. La pédanterie de l’art, ce symptôme de décadence qui ira s’aggravant jusqu’à la fin du moyen âge, devient déjà visible au xive siècle. L’ancien mode de la chanson est à peu près abandonné ; il est remplacé par des modes plus savants, plus réguliers, soumis à des lois plus strictes et plus rigoureuses : alors fleurissent le virelai, le rondeau et surtout la ballade.

La ballade était ordinairement formée de trois couplets, stances ou strophes, de même mesure et sur les mêmes rimes, tous trois se terminant par un vers qui servait de refrain. La demi-strophe, qu’on appela l’envoi, ne fut ajoutée que plus tard à la ballade.

Le rondeau se composait de huit vers, dont le premier se répétait après chaque distique, et le second à la fin. C’était le rondeau simple qu’on nomma par la suite triolet.

Le virelai tournait sur deux rimes, dont la première devait dominer dans toute la pièce. Les premiers vers revenaient ensemble ou séparément autant de fois qu’ils tombaient à propos, et formaient le virelai.

La première pièce que nous transcrivons est une ballade d’un trou-