Page:Crépet - Les Poëtes français, t1, 1861.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
TREIZIÈME SIÈCLE.



PASTOURELLE


A une ajornée
Chevauchai l’autr'ier
En une valée ;
Delez mon sentier
Pastore ai trouvée
Qui fet à proisier.
Matin s’ert levée
Por esbanoier ;
Bele ert et senée.
Je l’ai saluée.
Plus ert colorée
Que flor de rosier.

Toute desfublée,
S’assist sus l’erbier.
Crine avoit dorée,
Cors por enbracier ;
Bien estoit moulée,
N’i ot qu’enseignicr.
Sus l’erbe, en la prée
Lessai mon destrier.

Quant la pastorele
Me vit là venant,
Robinet apele :
« Amis, vien avant. »
Je li dis : « Suer bele,
Tesiez vous atant ;
M’amor, damoisele,
Vous doing maintenant. »
Bele ot la maisele,
La color nouvele.