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TRÉSOR ÉPISTOLAIRE.

plaira. Tout cest bien passé à l’esgart de mon frère. Il est fort chagrin, il dit qu’il est malade. Nous partirons demain à lo heures et demie, ou onze heure, nous arriverons à heures au plus tart. Je suis tout-à-fait content* que de bien à propos en respondant aux questions qu’on luyfaisoit, elle a peu parlé, et la duchesse du Lude* m’a dit qu’elle lavoit advertie que le premier jour, elle feroit bien d’avoir une grande rétenue*. ISous avons soupe ; elle n’a manqué à rien, et est d’une politesse surprenante à toutes choses ; mais à moi et à mon fils % elle n’a manqué à rien, et cest conduitte comme vous pouriés faire. J’espère que vous la serez ici ^. Elle a bien esté regardée et observée, et tout le monde paroît satisfait de bonne fby. L’air est noble et les manières polies et agréables. J’ay plaisir à vous en dire du bien, car je trouve que sans préocupalion et sans flaterie je le peu faire et que tout m’y oblige. En voulant vous dire tout ce que je pense, je nous donne mille bons* .....

Louis.

J’oubliois à vous dire que je l’ay veue jouer aus onchets’ avec une adresse étonnante. Quand il faudra un jour qu’elle représente, elle fera d’un air et d’une grâce à charmer, et avec une grande dignité et un grand sérieux *.

. Il y a là une lacune évidente qu’où peut remplir ainsi : « Elle ne dit rieu… » — i. Dame d’honneur de la future duchesse de Bourgogne. — 3. Ce que nous savons par Saint-Simon des allures fort émancipées que prit plus tard cette charmante, mais très-légère princesse, nous prouve que les avertissements de la dame d’honneur n’étaient pas superflus. — 4. Le Grand Dauphin, père du duc de Bourgogne. — 5. Sous-entendu : contente. Ces mots se rapportent évidemment à la phrase qui commence la seconde partie de cette lettre, phrase dont tout le développement qui suit n’est qu’une sorte de grande parenthèse. — 6. Ici se trouvent effacées dans l’original une ligne et demie qui renfermaient sans doute qnehjues tendresses intimes. — 7. Ce jeu était alors fort a la mode. — 8. Voy. sur cette lettre les Mémoires de Dangeau, t. II, p. 56 et 58,