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confusion des deux Lemerre et Lemer, que j’ai cru n’être qu’une seule personne. Ce n’est pas Julien Lemer, mais Lemerre du passage Choiseul, n° £7, que j’ai vu, à qui j’ai demandé pour vous les n os de l’Art, qu’il avait édité et qui ne paraît plus, qui m’avait promis de vous les envoyer (j’ignore s’il l’a fait depuis), et qui prépare une belle édition de la Pléiade à laquelle S. B. lui a conseillé de joindre Olivier de Magny, l’amant de la belle Cordière.

» J’ai vu ce M. Lemerre, un homme ami de la Poésie, allant lui demander des n os pour vous et croyant, au fond de ma pensée, que c’était avec lui que vous aviez été en correspondance, je lui ai dit qu’il ne devait pas vous négliger, et il m’a répondu qu’il avait une très grande estime pour votre talent, et qu’il se demandait pourquoi vous vous étiez exilé à Bruxelles. J’ai bien été un peu étonné de voir qu’il ne me parlait pas de vos publications, mais j’ai attribué ce silence à une finesse de commerçant qui ne veut pas s’engager. Aussi ai-je chauffé tant que j’ai pu, et, je dois le dire à présent, il ne m’en paraît que plus plein de zèle pour le poète, et a parfaitement répondu à tout l’enthousiasme que je manifestais pour vous une chaleur non moins grande pour votre talent. Mais ce n’est pour le moment qu’un zèle de paroles.

» Cependant je crois qu’il faudrait voir vous-même auprès de cet homme. Je vous le dis, je me suis trompé de personnalité ; et c’est bien permis dans le cas dont il s’agit. S. B.,au fond, a commis, je crois, la même erreur : il pensait répondre peut-être au même Lemer,. en écrivant pour l’Olivier de Magny.