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d’hypocondrie ; je vous aime pour votre caractère et votre humeur ; aimez-moi pour la sympathie très vivo et très franche que je vous porte.

» J. Soulary [1]. »


LETTRE DE H. TAINE [2].


» Cher monsieur,

» Je suis tellement occupé et ma santé est si médiocre, que je ne puis me charger d’un article important comme celui que vous me proposez. J’admire beaucoup Poe ; c’est le type germanique anglais à profondes intuitions, avec la plus étonnante surexcitation nerveuse. Il n’a pas beaucoup de cordes, mais les trois ou quatre qu’il a vibrent d’une façon terrible et su blime. Il approche de Heine ; seulement tout chez lui est poussé au noir, l’alcool a fait son office. Mais quelle délicatesse et quelle justesse dans l’analyse ! — Je n’aime pas trop Euréka qui est de la philosophie comme celle de Balzac dans Séraphita et de Hugo

  1. « Je ne me rappelle pas très nettement leur objet [l’objet de mes lettres] ; je me souviens seulement que, dans l’une d’elles, j’entretenais Baudelaire d’un projet de poème sur le Chanvre, dont je m’occupais alors (son titre était le Rêve du Chanvre). Il devait former, avec le Rêve de l’Escarpolette et d’autres poèmes de même nature, la matière d’un petit volume fantastique assez piquant, qui m’eût donné l’occasion de rompre avec la forme agaçante du sonnet. » (Notes de M. Soulary). V. dans les Lettres, la réponse de Baudelaire, 12 juillet 1860.
  2. Publiée par le Pincebourde.