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moi. Je crains seulement de ne pas lui être bien utile. Le jour où je deviendrai chef d’escadron, je cesserai probablement d’appartenir au 6 e lanciers, et même si je reste à ce régiment, je ne pourrai pas enlever à votre poète les aspérités de la vie militaire à ses débuts. Enfin, je vous le répète, il sera le bienvenu, et s’il a une intelligence digne de votre amitié, je lui donnerai quelques conseils (non point littéraires mais guerriers), dont il pourra faire son profit.

» Je vous remercie de vos bonnes intentions à mon endroit. Ce que vous direz sur moi (i me sera agréable, j’en suis sûr. Vous êtes touché par les choses qui me remuent ; et pour marcher sans nous perdre dans ce grand labyrinthe de l’art, nous prenons parfois les mêmes fils entre nos mains. J’attends donc avec confiance votre critique et vous en remercie dès aujourd’hui.

» Je vais publier mes commentaires d’un soldat sous peu. Le mois prochain probablement je ferai pa joignit jamais le 6 8 lanciers. Cette lettre est en réponse à celle de Baudelaire, en date du 12 mai 1860, dont nous avons parlé à propos de la rectification de M me la comtesse de Molènes (Appendice, IX).

(1) Baudelaire parle souvent dans sa correspondance d’un grand article sur les Dandies, où il aurait Iracé notamment un médaillon de Paul de Molènes. Nous ne savons pas que cet article ait jamais été publié ni même écrit, quoique son auteur l’ait proposé àDutacq dans une lettre du 2 décembre i863. Mais l’étude biographique de La Fizelière et Decaux, attribue à Baudelaire, § 83, un article nécrologique anonyme : Paul G. de Molènes, publié par la Revue anecdo tique, n° 2 de mars 1862.