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LETTRES DU COMMANDANT LEJOS>"E (i)


I.


4 janvier i864.

u Mille remerciements, mon cher Baudelaire, de votre aimable lettre et du bon souvenir que vous nous avez gardé. Nous parlons souvent de vous, le soir, au •coin du feu, et vous nous avez beaucoup manqué, le premier de l’an, jour où nous avons en effet dîné avec quelques intimes et où tout le monde a regretté votre absence. Mon cher ami, si la Belgique est pour vous l’antre de Polyphème, faites donc comme Ulysse, crevez l’œil de Cyclope et sortez.

» Je me suis occupé, hier, de l’affaire Malespine. J’ai vu M. Guéroult (2) qui m’a conduit dans le bureau dudit Malespine (3) , lequel a déclaré :

» i° Que Marie Roget était trop psychologique pour le journal, qu’elle conviendrait parfaitement à une Revue, mais que Y Opinion nationale ne pouvait admettre des développements de cette nature.

» 2 Que la scène du roman ayant été déplacée, et

(1) Nous savons peu de choses du commandant Lejosne, qui était des amis de Manet, Delacroix, de M im Meurice. etc., et s’était offert pour seconder Baudelaire dans ses négociations avec les éditeurs parisiens. — Théophile Silvestrc lui dédia son Eugène Delacroix. — V. Lettres, iG novembre i865.

(2) Le directeur de V Opinion Nationale.

(3) Rédacteur au même journal, et fondateur, sur la fin de l’Empire, de la Presse libre.