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les chercher m’a privé du plaisir de lire vos beaux vers.

» Avez— vous suivi le procès de Saint-Cyr ? Jamais le principe de Y Esprit de perversité pose par E. Poe n’a reçu une plus forte confirmation. Ces trois hommes n’avaient aucune preuve contre eux ; ils n’avaient qu’à nier pour être acquittés. Tous les trois sucessivement ont avoué, le plus béte le premier et le plus fort à la lin. La dernière scène (à huis clos) où Joannon, mis en face d’un co-détenu révélateur, a été mis aux abois cl a fini, par se livrer, a eu un caractère d’horreur qui complète le drame. Il y aurait une curieuse étude à faire sur ce très horrible et très bizarre procès. Si vous ne l’avez pas suivi, lisez-le, vous y trouverez un puissant intérêt dans la façon dont tout cela a été peu à peu découvert.

» J’ai essayé un jour de fumer du haschisch ; j’ai éprouvé un assez violent mal de tête et rien autre. Où trouve-t-on cet extrait gras dont vous parlez ? Je ne serais pas fâché d’en faire l’expérience une fois et de devenir Dieu à mon tour (i).

» Il existe à Lyon une feuille hebdomadaire de la plus parfaite nullité, intitulée la France littéraire, qui a publié un article venu de Paris sur vos Paradis. Ce n’est pas très méchant, mais c’est très vertueux. Si vous y tenez le moins du monde, je me procurerai le n° et je vous l’enverrai.

(i) Nous avons donné dans une note, p. 193,1111 curieux passage d’un billet, — on ne le trouve pas dans les Lettres, — où Baudelaire dissuade son correspondant de tenter aucune expérience de cet ordre.