Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/385

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’est pour moi une satisfaction sincère et très vive de relire votre critique et vos vers.

» Armand. »

« Une seule réserve : je n’entends rien à l’association que vous imaginez parfois de la philosophie et de la religion. Je déteste les doctrines de Veuillot, je l’admire comme écrivain. Je le trouve conséquent. — Les engueulements, la vieille maîtresse et les principes de M. Barbey me paraissent être le comble du ridicule. Que m’avez-vous donc dit de votre orthodoxie ? Ici vous m’échappez parfaitement. »


LETTRES DE GUSTAVE FLAUBERT


1 [1].


Mon cher ami,

» J’ai d’abord dévoré votre volume d’un bout à l’autre, comme une cuisinière fait d’un feuilleton, et maintenant, depuis huit jours, je le relis, vers à vers, mot à mot, et franchement cela me plaît et m’enchante.

» Vous avez trouvé le moyen de rajeunir le romantisme. Vous ne ressemblez à personne (ce qui est la première de toutes les qualités). L’originalité du style découle de la conception. La phrase est toute bourrée par l’idée, à en craquer.

» J’aime votre âpreté, avec ses délicatesses de langage qui la font valoir, comme des damasquinures sur une lame fine.

  1. Publiée par le Pincebourde.