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\pivs lui avoir dit adieu dans sa prison et l’avoir embrassé, il s’est occupé vaillamment de la veuve ; el par son zèle et des efforts continus, il est parvenu, à la longue, à la faire rentrer dans ses biens. Il en a fait de même, et avec le même succès, pour les Praslin ; ceux-ci. pénétrés de reconnaissance, comme ils devaient l’être, pour tant de dévouement, après que les

que M" 16 Aupick donne plus loin sur la carrière administrative de son mari, sont trop inexacts pour qu’il ne soit pas difficile d’admettre sa version au sujet de l’empoisonnement de Condorcet, à l’exclusion de celle qui parait provenir d’une source plus sûre.

Revenant sur cette question, M. de Nouvion, op. cit., conclut :

« Tout ce qu’on peut supposer, c’est que François Baudelaire aura été informé que des perquisitions allaient être faites rue Servandoni, — où habitait la veuve du sculpteur Vernet, chez laquelle le député Girondin s’était réfugiée, — et qu’il en aura prévenu Condorcet, qu’il lui aura procuré le déguisement et le laisser-passer à la faveur desquels il parvint à sortir de Paris ou qu’il se sera employé à lui préparer un asile chez Suard. Seul le procès-verbal des déclarations faites pour la rectification de l’acte de décès de Pierre Simon, le 21 pluviôse an 111 (9 février 1 7q5), par devant Jean Libert, juge de paix du canton de Passy-lez-Paris, district de Franciade, département de Paris, mêle François Baudelaire à cet événement. Il est, en effet, un des amis de Condorcet qui, à la requête de sa veuve, viennent témoigner que Pierre Simon s’appelle de son vrai nom Condorcet et qui fondent, en partie, leur reconnaissance sur ce fait qu’un exemplaire des œuvres d’Horace, trouvé dans la poche du mort, a été donné à Condorcet « par le citoyen Suard, homme de lettres, son ami. »