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nasse, à l’extrémité de la nécropole. D’un caractère éminemment architectural, il se détache, solitaire, d’un mur nu et désolé. Le statuaire, M. José de Gharmoy, dont le talent s’est montré égaFà son désintéressement, et qui a fait preuve, dans son œuvre, de la plus subtile pénétration, a représenté le poète étendu sur la pierre et maintenu dans la rigidité de la mort par les bandelettes du rite oriental. Le masque est grave, étroitement cerné, ascétique. Sur la stèle, dressée à angle droit avec la pierre tumulaire, un oiseau apocalyptique, les ailes ouvertes, soutient le buste du Songe qui, le visage contracté et le menton dans les poings, domine le repos du] Poète, — de Vhomme dont Veuillot put écrire : « Dieu a eu pitié de son âme qu’il opprimait lui-même. »

C’est que le portrait de Deroy n’appartint jamais à Théodore de Banville ; il était la propriété du docteur Gérard Piogey, qui le tenait d’Asselineau, et le garda jusqu’à sa sa mort, survenue en 1894 ; ce n’est qu’à cette date que la collection du docteur fut dispersée au feu des enchères, — et le charmant poète de Gringoire était mort lui-même depuis trois ans.