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Élevé dans un collège de grande ville, ou peut-être dans un séminaire, car, d’après un propos tenu par son fils, il aurait « porté la soutane avant de porter le bonnet rouge[1] », François Baudelaire, très jeune encore, entra, vers 1780, comme répétiteur, au collège Sainte-Barbe. Le proviseur, qui le patronnait, le plaça, en qualité de précepteur, chez le duc de Choiseul-Praslin, l’aïeul du pair de France qui, en 1847. assassina sa femme et n’échappa à l’échafaud que par le suicide.

À l’hôtel Praslin, le jeune précepteur prit, au contact de la meilleure compagnie, une courtoisie de manières, un savoir-vivre qui, plus tard, lui furent fort utiles dans ses relations avec le monde officiel. Mais, esprit très ouvert et très ardent, il professait en politique et en philosophie les doctrines nouvelles, et comptait d’anciens camarades dans le parti révolutionnaire. Ce fut ce qui lui permit de rendre, en 1793, les plus grands services au duc et à la duchesse de Praslin[2].

    rieuse figure dont je vais, en m’aidant de quelques documents nouveaux, esquisser les principales lignes.

  1. Notes de M. Prarond.

    Cf. : «… Baudelaire, auquel j’ai entendu dire, de sa voix la plus aigüe et la plus sifflante : « Moi, fils d’un prêtre… » (Jules Levallois, Physionomies de la Bohème.)

  2. « François Baudelaire qui, pour vivre, donnait des leçons de dessin, partageait son gain avec elle (la famille de Choiseul-Praslin). Parmi ses élèves, il y avait la fille d’un boulanger de son quartier, lequel le payait en petits pains, et cette rétribution était, comme les autres, mise en commun. » (La famille de Charles Baudelaire, par Georges de Nouvion, Paris, typographie Firmin-Didot.)