Baudelaire fut ramené à l’hôtel du Grandi-Miroir. Enfin, le i cr ou le 2 juillet, il put être transporté à Paris. Sa mère et M. Arthur Stevens l’accompagnaient. Asselineau, qui attendait son ami, à la gare du Nord, raconte quelle douleur lui serra le cœur, en retrouvant son ami si cruellement frappé 1 .
Le 4 juillet, Baudelaire entra dans la maison de santé située rue du Dôme, près l’avenue d’Eylau, et dirigée par le docteur Emile Duval.
Dans les premiers temps, les soins du médecin et le régime hydrothérapique amenèrent une réaction favorable.
Le poète habitait, au rez-de-chaussée du pavillon situé au fond du jardin, une chambre convenablement meublée, haute de plafond, parfaitement aérée. Les murs avaient pour principal ornement deux toiles de Manet, dont l’une était une copie de ce portrait de la duchesse d’Albe par Goya qu’il admirait tant (2).
Il mangeait à table avec les autres pensionnaires ; il écoutait les conversations et y intervenait, très souvent, par des gestes d’approbation ou de protestation. Dans ce dernier cas, son avis se manifestait par les signes de l’irritation la plus vive.
Il put, pendant quelque temps, essayer d’écrire sur une ardoise ce qu’il voulait exprimer. Mais sa main déviait avant d’avoir tracé la fin du mot 3).
(1) Vie de Baudelaire, p. 95-96.
(2) V. la lettre à Nadar, du 16 mai i85q.
(3) Je tiens ces renseignements de M. Emile Duval. Un de ceux qui ont soigné Baudelaire avec le plus de dévoue