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vragc, c’est, on le devine, le livre sur la Belgique dont il amoncelle les notes. Malheureusement l’énergie lui manque pour mettre en œuvre tous ces matériaux confus. D’ailleurs ce livre-là, qui renfermera une si âpre satire des mœurs et des habitants du pays, ne saurait paraître tant que son auteur résidera à Bruxelles fi).


un soin jaloux, jusqu’à sa mort, mais avec l’intention de les publier tôt ou tard, ne sont, à première vue, que des suites de notes prises, au jour le jour, sur des feuilles volantes, et qui n’ont d’autres liens entre elles que le titre du recueil auquel l’auteur les destinait. Mais, quand on y regarde de plus près, ces notes si courtes et si rapides ne constituent rien moins que le résumé de la vie intellectuelle et morale de Baudelaire.

Le pauvre poète est tout entier dans ces journaux intimes, avec ses théories religieuses et politiques, morales et littéraires, avec ses sympathies et ses haines, et surtout avec le témoignage explicite de ses faiblesses et de sa douleur. Aucun commentaire ne saurait prouver plus éloquemment la sincérité des Fleurs du mal.

(1) À la même date ou àpeuprès (3o octobre 1864), Baudelaire prie Poulet-Malassis de lui confier la traduction du Salyricon, et un travail critique sur Laclos. — Ce dernier travail reçut un commencement d’exécution : M. Ed. Champion a publié des Notes inédites de Charles Baudelaire à la suite d’un manuscrit également inédit de Laclos : De l’Education des Femmes (Paris, Librairie Léon Yanier, A. Messein, successeur, iqo3).

M. Frédérix, dans le feuilleton de Ylndépendance auquel nous avons déjà emprunté une citation, rapporte : « Dans les derniers jours de mars 1866, on nous dit que Baudelaire était très malade à l’hôtel du Grand Miroir, rue de la Montagne. En effet, il était couché sur son lit,