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Baudelaire travaillait toujours, malgré ses soucis et sa santé défaillante. Dans une lettre en date du 23 février 1860, il écrit à M. Julien Lemer (i), qui a accepté d’être son intermédiaire auprès des directeurs de journaux et qui le sera encore bientôt auprès des éditeurs : « J’ai deux autres gros ouvrages commencés. . . C’est une série de nouvelles toutes apparentées entre elles, et un gros monstre traitant de omni re et intitulé mon Cœur mis à nu (2).» L’autre, le troisième ou

(1) Le Livre, 10 mai 1888. Dans cet article, M. Julien Lemer nous fournit une nouvelle preuve de la solitude où vécut Baudelaire, pendant un séjour en Belgique : « Il paraissait si bien vouloir s’entourer de mystère que j’ai pu aller deux fois à Bruxelles, v causer avec Malassis, avec qui il entretenait toujours des relations, sans savoir que Baudelaire y était. »

Nous donnons à l'Appendice X des lettres du Conte Lejosne, relatives, pour partie, aux rapports de Beaudelairc et de M. Julien Lemer.

(2) L’idée comme le titre de ce journal intime furent certainement inspirés à Baudelaire par une marginalia des Contes grotesques. J’emprunte ce texte à la traduction de M. Emile Hennequin :

« LXXX. Si quelque bomme ambitieux veut révolutionner d’un coup le monde entier de la pensée humaine, de l’opinion et du sentiment humains, voici ce qui lui en donne le pouvoir. La route à une gloire impérissable est ouverte droite et sans encombre devant lui. Il n’a qu’à écrire et publier un très petit livre. Son titre sera simple, quelques mots sans prétention : Mon cœur mis à nu. Mais ce petit livre doit tenir toutes ses promesses. »

On sait que Baudelaire a laissé un autre journal intime : Fusées, qui, lui, remonte à 1867 environ.

Ces deux journaux, que Poulet-Malassis a gardés, avec