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de désistement qu’il faut, en pareil cas, adresser au secrétaire perpétuel de l’Académie française.

N<»us n’avons pas cette lettre (1) mais le sens nous en est donné par cet entrefilet de la Revue anecdotique, où l’on voit de quels plausibles prétextes le poète couvrit sa retraite :

« M. Charles Baudelaire s’est désisté de sa candidature au fauteuil du P. Lacordaire, un peu parce qu’il ne s’était présenté que pour prendre rang, beaucoup parce que les opposants protesteront peut-être, par un vote en blanc, contre la candidature imposée du prince de Broglie. La nomination de ce dernier n’en est pas moins certaine. »

Et, parlant de la candidature tardive de Gautier, qui venait de se produire, l’auteur anonyme de l’entrefilet ajoute :

« À voir l’ardeur du pourchas qu’excite chaque vacance, et a considérer les illusions des candidats, il semble peu probable que personne se retire devant ce grand nom littéraire, si l’on excepte toutefois M. Baudelaire, qui certainement ne mettra pas le sien en balance avec celui du cher et vénéré maître auquel il a dédié les Fleurs du mal. »

Un dernier billet de Sainte-Beuve nous apprend l’impression que produisit sur l’Académie la lettre du poète :

« ..Quand on a lu votre dernière phrase de remerciement, conçue en termes si modestes et si polis, on a dit tout haut : Très bien ! Ainsi, vous avez laissé de vous une bonne impression. N’est-ce donc rien (2) ? »

(1) Le « dossier Baudelaire » a disparu des archives de l’Académie.

(2) Correspondance, t. I, lettre du i5 février 18G2.