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dissante, Baudelaire tenta sérieusement, en 1860, de donner corps enfin à des idées qu’Hostein, pressenti, avait encouragées.

Nous lisons dans sa correspondance avec Malassis, en décembre 5 g :

« Maintenant il est possible qu’à la fin du mois, je puisse vous offrir mille francs venant d’Hostein. »

Et encore, sept mois plus tard :

« Mon intention est de vous donner la moitié de la somme que je suis sûr de pouvoir tirer d’Hostein. Cette somme ne peut être que considérable. »

Mais Baudelaire n’avait aucune des qualités requises par l’art dramatique. Renonça-t-il de lui-même à des tentatives dont il n’eût pu attendre que de nouveaux déboires ? Essuya-t-il du directeur de la Gaîté un refus définitif ? À partir de juin 1861, il n’est plus question, dans sa correspondance, des espoirs qu’il fondait sur sa production théâtrale.

En février 1861, après de longs atermoiements causés par le projet d’un frontispice sur lequel l’auteur et M. Bracquemond n’avaient pu se mettre d’accord (1),

laire qui, certes, avait qualité pour peindre, lui aussi, la grande figure dont furent hantés tous les maîtres de la poésie, de la mélodie et du théâtre, a écrit quelque part : (( Rien de plus beau que le lieu commun ! »

Quelle magnifique occasion il eût trouvé là de prouver triomphalement, par un nouvel exemple, la justesse de cet axiome de haute esthétique !

(i)\.passim les lettres à Poulet-Malassis (1860-61). Ce frontispice, dont Baudelaire raconte que l’idée lui en vint en feuilletant l’Histoire des danses macabres, d’Hya