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tifigiel, Li HA.SCHICH Revue contemporaine, septembre i858 .

Tandis qu’il publiait les traductions partielles d’Edgar Poe, quelques poésies qu’il donnait à plusieurs revues, entre autres, \& Chevelure, les Petites vieilles et surtout le Voyage, accroissaient encore sa réputation.

En mai i85q, parut, dans Y Artiste, la belle étude intitulée : Théophile Gautier, précédée de la fameuse lettre où Victor Hugo écrivait . « Vous créez un frisson nouveau. »

Baudelaire était arrivé au faîte de sa renommée. La jeune génération des littérateurs et des artistes le proclamait un de ses maîtres (i). Son éditeur, Poulet blication fut retardée (V. les Lettres, passim), par une tribulation étrange et assez peu connue qu’eut à subir le poète : la réclame faisait déjà des siennes à cette date, et Poulet-Malassis ne demandait rien moins à son auteur que de consentir à ce que certaine marque de haschisch, fabriquée par un pharmacien bruxellois, figurât au bas d’une page de l’ouvrage. Cette publicité aurait été payée à l’éditeur par deux cents exemplaires souscrits. Finalement ce projet bizarre fut abandonné.

(i) « C’est alors que je l’ai vu, surtout, — dans cette deuxième période de sa vie, — bien différente de la dernière, où le mal et quelquefois la misère noire abattirent enfin cet indomptable. Vers cette époque il devait avoir trente-cinq à trente— huit ans. Toujours vêtu de noir, il portait une sorte de vareuse, mais d’une forme cherchée et très élégante, une cravate très ample et coquettement nouée sous un large col de chemise, qui laissait voir le col blanc et lisse. Quelques-uns d’entre nous, pour cette raison, l’appelaient c le guillotiné » ; d’autres « le prêtre ». En vérité il avait quelque chose d’ecclésiastique. Lui nous