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position, Baudelaire avait particulièrement à souffrir de la légèreté et de l’ignorance de ces équipes femelles. Ces noms de filles et de femmes, mêlés à ses imprécations, faisaient l’effet le plus comique ; — Ah ! cette Anna ! — Ah ! cette Ursule ! — Je reconnais bien là cette infâme Hortense ! — Cette s… Pulchérie n’en fait jamais d’autres ! etc., etc. »

Il est bien à croire que, sans l’attaque de paralysie qui le frappa, il eût voulu accomplir jusqu’au bout sa tâche. Il avait négligé quelques contes et quelques poésies, qui ont été plus tard traduits par M. William Hughes, et les éditions des œuvres de Poe, publiées, soit en Amérique, soit en Angleterre, contiennent des opuscules, des articles de critique, des marginalia, — notes sur tous sujets, morale, philosophie, littérature, — dont le poète français a signalé l’intérêt et l’importance.

Outre ces traductions, Baudelaire a écrit sur Edgar Poe deux : grandes études biographiques et littéraires, pleines d’aperçus ingénieux et de thèses aussi neuves que sensées [1].

L’année 1855 fut, pour Baudelaire, une période d’activité nouvelle et de fécondité inaccoutumée. Il revint à ses études de critique et publia dans Le Pays (mai-juin 1855) une série d’articles sous ce titre : «  Exposition universelle : Beaux-arts. — Méthode de critique. — De l’idée moderne du progrès appliqué aux beaux-arts. Déplacement de la vitalité [2]. »

  1. Edgar Allan Poe, Sa vie et ses ouvrages, et Notes nouvelles sur Edgar Poe. Ces deux études font partie des tomes V et VI des Œuvres complètes.
  2. Ils sont réimprimés dans le tome II des Œuvres complètes.