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alors la librairie Dagneau et Giraud [1]. Il y avait pour collaborateurs Champfleury et d’autres jeunes écrivains de talent. Le journal, auquel manquait le nerf de la guerre, cessa brusquement de paraître. « La Semaine théâtrale est morte sous nous », écrit-il, dans cette même lettre. Alors, il essaya d’en fonder un autre, toujours avec la collaboration de Champfleury, avec celles, encore, d’André Thomas et d’Armand Baschet, sans parler du concours obligé d’un bailleur de fonds, qui se déroba.

Les plans et le programme de ce journal, qui se serait appelé le Hibou philosophe, avaient été conservés

  1. Le Crépuscule du Matin et le Crépuscule du Soir. — « De ma collaboration à la Semaine théâtrale, je ne me rappelle que ce titre fantastique :
    Premier pétard
    Attaché à la perruque
    De l’Ecole du « Bon Sens ».

    C’est sans doute cet article dont parle Baudelaire (Lettre à Poulet-Malassis, mars 1852). Le titre doit mieux valoir que l’article, car j’ai toujours été un journaliste détestable et sans mesure. Je trouve une note qui indique que cet article a dû paraître en novembre ou décembre 1851… Baschet et André Thomas, nos seuls collaborateurs, sont morts tous deux et ont emporté dans la tombe le secret de cette pauvre Semaine théâtrale.
    « Dans nos relations quotidiennes de 12 à 15 heures par jour, de 1848 à 1852, vous pensez si Baudelaire et moi avons secoué sur le tamis des illusions littéraires, des plans de livres, de journaux, de revues.
    Les grandes et agitées préoccupations de Balzac semblaient être passées en nous… » (Notes de M. Champfleury).