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NARCISSE, qui s’est tenu debout jusque-là sans rien dire, s’avance la lyre à la main.
Quelle noce !
Quelle bosse !
Tous ces preux
Sont heureux !
SIFROY.

C’est toi, Narcisse ! sous ces habits je ne t’aurais pas reconnu.

NARCISSE, déclamant.
Pour chanter des héros la gloire militaire,
J’ai pris les vêtements de Torquato, mon frère.
MARTEL.

Laissez-nous donc chanter nous-mêmes nos exploits. Écoutez, tout le monde. En avant… la ronde des infidèles !

I
Pour combattre le Sarrasin,
Nous nous mettions en guerre,
Un orage nous a soudain
Arrêtés à Nanterre !
Pourquoi donc contre nos cousins
Nos mains s’armeraient-elles ?
Car s’ils sont, eux, des Sarrasins
Nous sommes, nous, des Infidèles !
CHŒUR.
Laissons en paix les Sarrasins,
Car nous sommes des Infidèles !
SIFROY.
II
Nous nous sommes bien amusés
À l’ombre de nos titres,
Ne prenant celui de croisés
Que pour casser les vitres !
Ah ! dans Asnières, heureux coquins,
Nous en faisons de belles !
Nous ne sommes pas Sarrasins,
Mais nous sommes bien infidèles !
CHŒUR.
Nous ne sommes pas Sarrasins.
Etc., etc.