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MARTEL.

Le pâté ? je ne comprends pas un mot de tout ce que tu me dis-là… mais, il ne s’agit pas de ça, ne t’occupe que de tes armes.

SIFROY.

C’est que j’ai aussi une femme qui…

MARTEL.

Assez ! je commande ici, je suis le maître, dépêchons, il faut que nous prenions le train de huit heures cinq.

SIFROY.

Mais, prince, où m’emmenez-vous ?…

MARTEL.

À la démolition des Sarrasins.

SIFROY, mettant son haubert et sa cuirasse.

Jamais je ne pourrai… Ah ! Narcisse, tire-moi de là ! une femme qui me trompe, une indigestion qui me retient, et le maître qui m’emmène ! que répondrais-tu à ma place ?

NARCISSE, déclamant.
Dans cette impasse
Chacun son tour ;
Nul ne dépasse
Son dernier jour.
SIFROY.

Ah ! qu’il m’ennuie !

MARTEL.

Vous pouvez vous flatter de posséder là un joli mirliton.

SIFROY.

C’est mon poëte.

MARTEL.

Et les autres… où sont les autres ? les chevaliers ?…

SIFROY.

Ils dorment.

MARTEL.

Est-ce que j’ai le temps d’attendre ! voulez-vous bien me réveiller tout ce monde-là !…

SIFROY.

Quel homme !… holà !… Golo !… mes gens ! mon armée