au duc, je l’entretiens dans un doux état d’abrutissement, je lui fais passer ses jours et ses nuits à donner des signatures ou à apprendre ces harangues qu’il récite si bien. Et c’est ainsi que doucement porté par le flot, je poursuis mon plan politique qui se résume en ces mots fort simples : monter, monter toujours, me cramponner, souffler un brin, et monter encore jusqu’au sommet !
- Pourvu qu’en ce moment
- Il n’aille pas vous prendre un éblouissement !
Quels sont ces cris ? entrons là, je ne dois pas le quitter d’une semelle, mon margrave… Il me ferait une bêtise !
Scène VIII
Victoire ! victoire !
Qu’avez-vous donc, bourgmestre ? êtes-vous gris ? Vous êtes tout rouge !
C’est de joie !… il en a mangé !…
Qui ? quoi ?
Ah ! oui, au fait, vous ne savez pas, vous ? Drogan ! Drogan !
Qu’y a-t-il, monsieur le bourgmestre ?
Il en a mangé ! ils en ont mangé ! Nous en avons tous mangé, il n’en reste plus !