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LA CAVERNE, toujours dans l’auberge.

Qui va là ? A l’aide ! Sortez, téméraire ! sortez ! Je saurai défendre mon honneur !

LA RANCUNE, disparaissant de sa fenêtre.

L’honneur de la Caverne en danger ? Je veux voir ça de près !

LA CAVERNE, sort éperdue de l’auberge.

Audacieux ! audacieux !

L’OLIVE, la suit, une valise à la main. – le Gracieux suit l’Olive, la Rancune suit le Gracieux.

Mais, puisque je vous dis que c’est moi, moi, l’Olive !

LE GRACIEUX.

Mais, puisque c’est lui, lui, l’Olive !

LA RANCUNE, entrant en scène.

Mais, puisque c’est lui, lui, l’Olive !

LA CAVERNE.

Non, non, ce n’était pas l’Olive, c’était un jeune homme, un tout jeune homme !

L’OLIVE, criant.

Je vous répète que c’était moi ; j’allais chercher ma valise qui était dans ma chambre, ma valise que voilà !

LA CAVERNE.

Non, non, je ne crois pas à votre valise ; je vous dis que c’était un beau jeune homme !

LA RANCUNE.

Tu l’aimes donc bien pour le voir partout, même sous la perruque de l’Olive ?

LA CAVERNE.

Que voulez-vous dire ?

LA RANCUNE.

Que vous nous faites tous rougir, petite affolée que vous êtes, par vos fantaisies sentimentales ! (Montrant Destin, qui sort de l’auberge.) Et que voilà cette tête charmante qui te poursuit dans ton sommeil, qui te poursuit à ton réveil !

LA CAVERNE, bas.

Destin !

LA RANCUNE, à la Caverne.

J’ai vu le cœur humain dans son moindre repli, Tu n’aurais pas crié, va, si c’eut été lui !

(On rit.)