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Scène XV.

Les Mêmes, LA BAGUENAUDIÈRE.
LA BAGUENAUDIÈRE, au sergent.

Ah ! vous voici ! Quelles nouvelles ?

L’AUBÉPIN.

Nous tenons le coupable !

LA BAGUENAUDIÈRE.

Lequel ?

L’AUBÉPIN.

L’assassin du baron.

LA BAGUENAUDIÈRE.

Et ma pupille ? Et son ravisseur ?

L’AUBÉPIN.

Pas de nouvelles !

LA BAGUENAUDIÈRE, à part.

C’est affreux ! Les fêtes du mariage, que je n’ai pu décommander, elles sont toutes prêtes, et pas de mariés ! Ah ! c’est affreux ! (A L’Aubépin.) Et où est-elle, votre capture ?

L’AUBÉPIN.

Sous ce chapeau !

RAGOTIN, se débattant et d’une voix étouffée.

Hon ! hon ! hon !

LA BAGUENAUDIÈRE, reculant.

Ah ! le vilain cri d’assassin !… Tenez-le bien, et menez-le à mon château, où j’instruirai son affaire.

LA RESSOURCE.

Et nous, seigneur, que faites-vous de nous ?

LA BAGUENAUDIÈRE.

Comment, vous êtes encore ici, vous… avec votre troupe, quand tout le monde vous attend au château de La Baguenaudière ?

DESTIN ET L’ÉTOILE, à part.

Hein ! que dit-il ?

LA BAGUENAUDIÈRE.

Ça n’a pas de nom ! Des comédiens qui vont faire attendre toute la noblesse du Maine et de l’Anjou !… Sergent ! vous connaissez la route, conduisez-moi vite tous ces gaillards-là dans mon domaine, et donnez des ordres en mon absence pour qu’on hâte les préparatifs. (A part.) Moi, pendant ce temps, je ferai faire les dernières recherches pour retrouver… Ah ! c’est affreux !… (Haut.) Allez, vous m’avez entendu ? Mes chevaux ! mes chevaux ! (Il sort rapidement.)