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L’AUBÉPIN, continuant de lire le signalement.

Bouche ordinaire… nez ordinaire… teint ordinaire… taille ordinaire… cheveux ordinaire… pied ordinaire… main ordinaire… C’est bien vous… Rien en vous n’est extraordinaire. Je vous arrête !

LA CAVERNE.

Mais je suis une comédienne !

L’AUBÉPIN.

A d’autres !

LA CAVERNE.

Je m’appelle la Caverne !

L’AUBÉPIN.

La caverne… de brigands, peut-être ?…

LA CAVERNE.

Mais je suis femme… tout ce qu’il y a de plus femme !

L’AUBÉPIN, l’interrompant.

Le capitaine me mettrait aux arrêts, si je croyais ça ! Je n’entends plus rien ; il me faut mon duelliste et l’homme au Petit Cheval bleu, et Léonore ! Je tiens mon duelliste, et d’un. N’essayez pas de me faire patauger ; je ne pataugerai plus ! Voilà huit jours que je patauge. (Destin et l’Étoile paraissent tous deux au haut de l’escalier ; Destin a le costume de l’Étoile, l’Étoile celui de Destin. Ils descendent lentement en écoutant les dernières phrases de cette scène.)

LA CAVERNE.

Mais, sergent…

L’AUBÉPIN.

Oui, huit jours ! sans compter le barbotage… Oh ! celui-là, l’homme au pourpoint groseille, si je le repince !… Allons…

LA CAVERNE.

Attendez !… Et si je vous disais que je connais le véritable assassin ?

L’AUBÉPIN.

Parbleu, je le sais…

LA CAVERNE.

Si je vous le livrais ?…

L’AUBÉPIN.

Vraiment ! un autre que vous ? (A part.) Vite, verbalisons.

DESTIN.

Je suis perdu !

LA CAVERNE.

Oh ! ma vengeance !

L’AUBÉPIN.

Eh bien… c’est ?

LA CAVERNE.

C’est…