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LA RAGOTINIÈRE.

Huit jours à peine.

DESTIN, bas à l’Étoile.

Mon Dieu ! serait-ce lui ?

L’ÉTOILE, bas à Destin.

Oui, je le reconnais maintenant… ce portrait que j’ai vu à Paris ; c’est lui !

DESTIN, de même.

Courage alors, et bonne contenance !

LA CAVERNE, à part.

Il y a quelque chose là-dessous ! (Haut.) Et comment est-elle faite, celle que vous avez égarée.

LA RESSOURCE.

Grande ou petite ?

LA CAVERNE.

Brune ou blonde ?

LA RAGOTINIÈRE, regardant la Caverne.

Elle est très-bien, cette demoiselle ! C’est comme ça que je me représentais Léonore.

L’OLIVE.

C’est notre forte chanteuse et danseuse… Elle fait aussi des armes.

LA RAGOTINIÈRE, revenant à la question de la Caverne.

Je crois qu’elle est brune.

TOUS.

Comment, vous croyez !…

LA RAGOTINIÈRE.

Je ne l’ai jamais vue.

ANGÉLIQUE.

Et vous l’aimez ?

LA RAGOTINIÈRE.

A la folie !

TOUS.

Très-curieux, très-curieux !

LA RAGOTINIÈRE.

Parce qu’elle avait trois cent dix-neuf quartiers, que j’en ai trois cent quarante et un, et qu’à nous deux cela fait six cent soixante. Ah ! c’était un beau rêve… et je l’épousais chat en poche ! Hélas !

OLIVETTE.

Mais avec ces renseignements-là, comment la reconnaîtrez-vous ?

LA RAGOTINIÈRE.

Mais comment la reconnaîtront les archers qui sont sur mes pas à la recherche des fugitifs ?

L’ÉTOILE, bas.

Des archers.