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Scène V.

Les Mêmes, DESTIN.
DESTIN.

Qu’y a-t-il ? (A part.) J’ai cru que c’était déjà les archers ! (Haut.) Bonjour, la Caverne ! bonjour camarades ! Pourquoi ce bruit, tout à l’heure, dans l’auberge ?

LA RANCUNE.

C’est la Caverne qui a eu un cauchemar. Ah ! la pauvre femme est bien malade !

DESTIN.

Malade ?

LA CAVERNE.

Mais nullement, la Rancune plaisante !…

LA RANCUNE.

La Rancune ne plaisante jamais ! la Caverne est malade, et très-malade ! Elle pâlit, elle maigrit, elle languit. (Prenant les mains de la caverne.) Je te plains, amie ! je te plains !

LA CAVERNE.

Vous êtes bien bon !

LA RANCUNE.

J’ai passé par là, à Angoulême, en 1628, l’année du siège de La Rochelle ! Mon Dieu que j’ai souffert ! Je n’osais me déclarer ; je passais les nuits sous sa fenêtre ; et rien qu’à sa vue, des frissons extraordinaires me secouaient des pieds à la tête ! Que j’ai souffert ! (Reprenant les mains de la Caverne.) Je te plains, amie, je te plains !

DESTIN, riant.

Ah çà ! est-ce que la Caverne ?…

LA CAVERNE.

La Rancune ne sait ce qu’il dit… (Entrée des comédiens sortant de l’auberge.) Voilà nos camarades !


Scène VI.

Les Mêmes, L’OLIVE, LE GRACIEUX, OLIVETTE, ANGÉLIQUE, ISABELLE, MARINETTE.
TOUS.

Eh bien, est-ce que nous ne répétons pas ?

LA RANCUNE.

Répéter ? Nous ne pouvons répéter sans la Ressource et sans l’Étoile ?