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Catarina.

        Oui, oui, quittons ces lieux !

Ensemble.

        Que nous serons heureux,
                Tous deux !
            Je sais au loin
        Un tout petit coin
        Fait pour les amours,
        Et là, tous les jours,
        Nous nous adorerons,
        Nous nous câlinerons !

(Malatromba va entraîner Catarina.)
Catarina, à part.

Que faire ! Ah !… (Haut.) Attends ! Encore quelque chose.

Malatromba.

Comment, encore quelque chose ?

Catarina.

Le Doge et l’Adriatique, boléro !


PREMIER COUPLET.

Un jour la ville de Venise
        Entendit la brise
Dire à Marino Fallero ;
Vois cette plaine, c’est de l’eau !
Cette eau bleue où ma voix magique
            Vient se briser,
        C’est l’Adriatique !
        Veux-tu l’épouser ?


DEUXIÈME COUPLET.

Alors, le doge de Venise,
        Répond à la brise ;
Cette union me convient fort,
Va lui porter mon anneau d’or.
Elle n’osera, je m’en pique,
            Le refuser.
        C’est l’Adriatique,
        Je vais l’épouser !

(À la fin de chaque couplet, les mains de Cornarino et de Baptiste sortent des armoires, et ils accompagnent le refrain avec des castagnettes. Après le morceau, Malatromba veut emmener Catarina qui ne cède qu’à la force.)